Kaolin n’est pas le groupe de pop-rock Français le plus connu. Il n’est pas non plus le meilleur, le plus rebelle, ni le plus politisé. Il n’est pas le plus intransigeant, n’est pas le plus punk (il n’est même pas du tout punk), n’est pas le plus pop. Il n’est pas le mieux habillé, ni le plus mal non plus. Il n’est pas le groupe le plus stylé. Il n’est pas non plus le plus talentueux, ni le plus travailleur, ni le plus énergique ou le plus électrique. Pourtant, Kaolin est un peu de tout cela aussi. Avec ses albums précédents comme avec celui-ci, Kaolin se construit, sans tapage inutile, une discographie élégante qui touche à l’excellence. Sa force réside dans l’intimité qu’ils nous font partager. Ses morceaux deviennent, dès les premières écoutes, de précieux accompagnements, adoucissants notre quotidien par des salves mélodies racées et généreuses (« Je reviens »). Contrairement à beaucoup, Kaolin ne cherche pas à prendre le place de Noir désir, ne veut pas être décrit comme le nouveau Miossec, ni devenir Mickey 3D à la place de Mickey 3D. Kaolin est un groupe qui ne cherche rien, si ce n’est à livrer des disques épanouissants dont on ne se lassera jamais. Sans faire semblant, sans rien calculer, sans être nulle part le plus fort, Kaolin finira par devenir notre groupe Français préféré juste derrière Elista et Deportivo. Même là, cela ne rimait à rien d’être le premier. |