Sur ce premier disque du trio Français Sex in Dallas, titré "Around the war", il n'est point question de guerre. Ni de sexe, ni de Dallas d'ailleurs. Il serait plutôt question d'une lointaine filiation avec Detroit, Chicago, voilà pour l'Amérique. Pour le reste c'est du coté de Berlin (ville où ils ont posé leurs valises) qu'il faut chercher l'origine d'une électronique sans frontières et sans limites. Berlin, ville de tous les mélanges. Sur "Around the war", on y trouve au premier plan de l'électro, des beats pervers ("Golden chains"), des envolées robotiques pour dance-floors déglingués, un peu triste, où l'on rêve de poser les pieds ("Lost in la playa"), histoire de se prendre à rêver à un monde où Sex in Dallas envahirait les ondes radios. Le second plan, mis en arrière mais bien présent, serait plutôt new-wave, punk, avec ses odeurs bien plus rock, bien plus organiques ("Berlin rocks", "Everybody deserves to be fucked"). Comme si Sex in Dallas nous offrait un disque qui donne envie de se mettre derrière les machines sans abandonner sa guitare ou d'apprendre à gratter tout en continuant de bidouiller. C'est dans ce mélange que Sex in Dallas excelle, dans ce formidable éclectisme qui, au lieu d'être un simple nouvel opus d'électro-rock, fait de "Around the war" une boîte à idée inépuisable dans laquelle il ne nous reste plus qu'à nous servir sans compter (sans honte?). La concurrence n'a qu'à bien se tenir, Sex in Dallas tient avec ce disque, une mesure étalon qu'il lui sera difficile de surpasser. |