Avec un tel titre, qui mériterait de passer dans le langage courant tellement il signifie plus que n’importe quel cumul de mots, le nouveau disque de Daho, marque d’abord par son sens de l’image, de la parabole. Evolution ? Révolution ? Réévolution ? Mélange des deux à part égale ou fusion fluctuante d’idées informes et abstraites ? Un peu de tout un peu de rien, « Réévolution » est surtout un disque de chanson Française bien foutu, un peu nonchalante (la voie et la voix prise par Daho), un peu romantique et tout en charme fugace. Révolutionnaire Daho ? Faites- moi rire. Auteur empreint de douceur, rarement à l’aise là où le monde, soi-disant, se ferait (la télévision), qui semble toujours en froid avec lui-même, Daho est autant révolutionnaire que le parti communiste Français. En revanche à la manière d’un serpent ou d’un lézard qui perd sa queue, Daho mue, change de peau, est en perpétuelle évolution, avance irrégulièrement vers des contrées intimes avec un vague à l’âme constant. Un jour, Jérome Minière prétendait ‘qu’avoir un gros chien, c’est déjà un avis de défaite’. Ecoutez Daho pour les adolescents épris de punk-rock, c’est certainement un avis de défaite, mais une défaite dans laquelle on se délecte, les bras en croix, dans l’attente de la prochaine subtile transgression. Daho n’est ni le chef de file de la chanson Française, ni un suiveur, Daho ne sera peut-être pas de la prochaine révolution, mais Daho accompagnera l’entre révolution, au moment où avec une peu de curiosité, d’envie, de désir, on évolue pour devenir plus humain. C’est peut-être aussi cela le sens de la « Réévolution ». |