Secret de polichinelle ou pas, on ne dévoilera pas qui se cachent derrière les pseudos Darren Spooner et Jason Buckle, puisqu’ils ne le désirent pas, préférant ainsi entretenir un mystère de bas étage. Pourtant cela aurait été plus facile d’écrire cette chronique en faisant le lien avec le passé récent décevant de ‘soi-disant’ Darren Spooner et surtout avec son passé plus lointain, hautement magistral. En l’absence de ce lien essentiel et en évitant les clichés sur un faux groupe de débutants, on décrira « A heavy night with …» comme un bon album navigant entre pop-rock, punk-rock et électronique (« 3 way accumulator », « Muscle music »), entre new-wave et electro-clash (« Beastmaster », « Sexualized »), un album bien dans l’air du temps. On pourrait par ailleurs le comparer aux premières ébauches électroniques d’un autre groupe de Sheffield, les fondamentaux Pulp devenu ces derniers temps bien moins importants. Des ébauches sur 33 tours, qu’on devrait pouvoir remplacer dans notre discothèque par ce duo ravageur tant « A heavy night with… » est empli de belles promesses. Entre les morceaux grooves, chaloupés, et quelques autres plus sombres voire glauques (« Billy Jack »), c’est une impressionnante palette de sensations qui est passée en revue ici, sur un disque percutant. Une palette que même ce cher Jarvis avait du mal à exprimer sur un album de Pulp, préférant mettre en avant une seule humeur. L’expérience aidant, et la filiation aussi. |