Après son phénoménal et surprenant succès pour la Bande originale du documentaire « La marche de l’empereur », succès seulement amenuisé par un changement de bande son pour la sortie US, la charmeuse et charmante Emilie Simon revient enfin pour un nouvel véritable album. Enfin car, sans dénigrer la BO tant célébrée, le Française n’est jamais aussi grande que sur disque. Avec son électro-pop froide, artisanale et rigoureuse, elle nous fait pénétrer de nouveau dans les terres où elle vit son art en toute quiétude, en toute solitude. De nouvelles terres, pas très loin des anciennes, où elle a emménagé dernièrement. Car sur « Végétal », les étendues froides se font moins blanches (« Fleur de saison », « Never fall in love »). La plaine horizontale est devenu une pente légèrement oblique avec quelques poussées végétales nouvelles. Si la verdeur des plants est bien pâle (« Le vieil amant », « In the lake »), il n’en demeure pas moins, qu’ils tirent vers le vert. Les morceaux qui s’enchaînent se déversent sur nos oreilles avec candeur et grandeur. Il y a quelque chose de serein dans « Végétal » comme si l’écoute de cet album nous aidait à trouver une certaine spiritualité. C’est par ce mélange de bidouille numérique, de simplicité pop, de silences avides d’espace, de voix éblouissantes que nous cautionnons de nouveau, cette religion quasi sectaire dont Emilie Simon est l’incontestable et fascinante maîtresse de cérémonie. |