Si nous avions déclaré, à sa sortie, que le premier album de Margo était intime mais futile, ce n’était pas par manque de respect pour ces Nantais, car aujourd’hui encore nous en gardons un souvenir attachant comme pour un copain de fac avec lequel nous avons passé d’excellents moments et que nous avons perdu de vue. Même si notre mémoire n’est pas infaillible, nous savons que « The catnap » est un disque qui nous avait alors séduit. Mais plus que futile, avec le recul nous aurions pû le présenter comme un brouillon, une ébauche pour le grand disque qui obligatoirement suivrait. Aujourd’hui nous sommes en 2005, et le grand disque porte un titre : il s’agit de « Furtive furies ». Eclectique, presque bordélique, « Furtive furies ». part dans tous les sens. Son électro-pop, parfois minimale (« Favorite », « Janvier ») comme une comptine automnale (« L'ennui », « Paradis »), à d’autres euphorisantes comme des petits cachetons acides (« 1 2 3 ») mais toujours impeccablement écrite et produite, recèle mille merveilles. Produire de la musique est pour Margo un jeu où il le but ultime est de donner le plus de sens(ations) possibles avec le plus de retenue possible. Ici, tout est question de doigté, de subtilité. Nulle furie même furtive. Margo prend de l’ampleur, on pourrait même dire que Margo prend le large, part à la recherche d’une île déserte sur laquelle ils pourront jouer à Robinson et créer leur propre monde (« Today »). Le tout accompagné d’une bande son généreuse et chatoyante qu’on apportera avec nous pour nos prochains voyages. |